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HISTOIRE DE LA VILLE

La premier site habité fut au nord est de la ville actuelle et fut nommé Aent... Plus tard sur ce lieu un hameau fut construit : Saint Hilaire d'Aent (avant qu'il ne soit détruit par les Huguenots bien plus tard).

Les tribus gauloises des ambiliates s'installèrent sur le coteau Rasibus et dans celui de l'Ardenne. Sur ce site, ils creusèrent les premiers habitats troglodytes. 

Une route romaine reliait Angers à Poitiers et cet éperon rocheux fut un oppidum romain sur lequel fut érigé la première tour de garde.

Les moines installèrent un monastère en bas des coteaux près du Thouet. La christianisation amena ensuite le nom de baptême suivant : Mons Rivolis comme tous les monastères construits près de l'eau en bas d'un côteau (Montreuil Juigné etc)..

Le pays fut ensuite envahi par les tribus barbares et même les viking après le règne de Charlemagne.

Le premier bâtisseur du château fut Foulques Nerra, qui fit ériger le premier donjon et l'offrit en 1025 à Berlay, patronyme qui devint Bellay bien plus tard. Après la construction de remparts, les premiers habitants installèrent autour leur hutte, leur maison. La population recherchait la protection, et la sécurité, auprès des monastères le plus souvent ou des châteaux des seigneurs. C'est ainsi que le village protégé se développa sous le nom de "Monastélorium" qui devint Montreuil...

Les seigneurs de Berlay furent des seigneurs belliqueux. Les 4 premiers furent fidèles au Comte d'Anjou. Le suivant, Giraud II voulut s'affranchir de son suzerain Foulques V. Ce dernier assiège Montreuil en 1124, puis 1140. Geoffroy Plantagenet en 1150 requiert l'aide des commerçants de Saumur pour combler les douves et envahir enfin la forteresse. Le seigneur prisonnier, son donjon fut partiellement rasé.

Le dernier Berlay donna sa fille Agnès à Guillaume de Melun. Pendant un siècle le calme régna puis vint la guerre de 100 ans. Guillaume IV de Melun, comte de Tancarville, connétable de France, commença la construction du mur d'enceinte de la ville. Mais il mourut avec le reste de la chevalerie française à la bataille d'Azincourt.

La fille de Guillaume, Marguerite de Melun épouse Jacques d'Harcourt. De 1417 à 1488, cette famille fonde l'hôpital Saint Jean, il double le vieux castel (d'où le château neuf), ils construisent une chapelle, et aménagèrent le château : cuisines, liaison entre les deux châteaux, bains de vapeur... Le seigneur d'Harcourt veuf, épousa Yolande de Laval la belle soeur du Roi René d'Anjou, mais n'aura pas d'enfant.

Vient ensuite la lignée des d'Orléans-Longueville. Les deux premiers terminèrent le château. François d'Orléans devint duc de Longueville. Son petit fils Léonor, bien que catholique empêcha le massacre des protestants à la Saint Barthélémy, dans ses terres de Picardie. Montreuil sera une première fois lieu d'emprisonnement officiel : une dizaine de protestants pris lors de la prise de Saumur par les catholiques seront enfermés dans le château. En 1568, les protestants reprennent Montreuil. Ils anéantissent trois églises, deux abbayes, deux chapelles, et le village entier de Saint Hilaire d'Aent... Henri II  d'Orléans, duc de Longueville, diplomate au traité de Westphalie en 1648, épousa en secondes noces Anne de Condé. Cette femme séduisante fut connue pour ses frasques et elle fut enfermée dans le château par son mari bien las de ses incartades. Seconde fois prison, le château s'emplit alors de galants, gentes dames et hommes de distraction...

En 1662, le duc vend sa propriété de Montreuil à Charles de La Porte, maréchal de La Meilleraye. A sa mort le chateau devient propriété de sa femme Marie de Cossé-Brissac. Cette famille fit quelques aménagements dont la suppression des toitures des chemins de ronde en 1720.

En 1756, le château est vendu à la famille de Trémoille. C'est aussi la période de développement de la ville. Par le port Sainte Catherine (Loire et Thouet étaient navigables) on faisait important commerce et par là transitaient les eaux de vie des Charentes et du Poitou.

A la révolution, le château est confisqué. Il est "acheté" par le sieur Glaçon et transformé en prison, prison pour la troisième fois... Le 8 juin 1793, les armées de la république sont écrasées par l'armée catholique et royale (voir page spécifique). Des centaines de femmes "vendéennes", prisonnières dans Saint Aubin à Angers, sont transférées dans le château de Montreuil. Le typhus, les privations, la maltraitance et voilà le cimetière trop petit. On en ouvre un second (près des douves ? j'avoue ne pas savoir : peut-on me renseigner ?). Mais bientôt il s'avère trop petit. On ouvre alors une fosse commune à l'extérieur. La population appela alors le lieu "le champ aux dames". Plus tard, la famille Baudu y éleva des vignes et sa production fut celle du "clos aux dames".

Il faut noter que comme pour beaucoup de communes, la révolution française s'empressa de débaptiser la ville et lui laissa un nom vite oublié : MONTREUIL LE THOUET...

Jusqu'en 1822, le château ne put être entretenu. On détruisit les restes du donjon pour réutiliser les pierres dans le village, les bois de la propriété furent cédés, et en 1822 la bâtisse fut vendue à très bas prix à un commerçant de Saumur, Monsieur Niveleau. Il y installa des locataires, mais ses démélés avec la municipalité, tous de sordides problèmes d'argent, furent vite de notoriété publique. Balzac aurait pris l'homme comme exemple pour faire le personnage d'avare de ses romans...

Sa fille se maria avec un Millin de Grandmaison, et ils restaurèrent le château avec un élève de Viollet-le-Duc. Des parquets, de nouvelles fenêtres, du pont enjambant les douves pour entrer dans la collégiale, les travaux furent nombreux. Madame de Grandmaison légua le château à un neveu qui devint ensuite maire de Montreuil pendant 16 ans, et parlementaire durant 50 ans jusqu'en 1943...

Entre temps, le château avait été hôpital durant la guerre de 1914-1918 (près de 1200 blessés y furent soignés). Puis vint la dernière guerre, le passage de la division Das Reich, les fusillés de la route de Saint Just sur Dive, la destruction du pont Napoléon...

Mais avant cela, l'histoire ayant encore un hoquet effrayant, un camp d'internement de tziganes s'ouvrit sur la route de Loudun... Nouvelle prison officielle... Mais pour en savoir davantage, commencez par lire le petit chapitre que j'ai intégré ici (voir le menu vertical) puis, je vous conseille de suivre les pas de Monsieur Sigot, historien de Montreuil, ayant écrit sur le sujet.